Les élections municipales se lancent doucement à Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans le Sud Manche. Trop tôt pour certains, juste timing pour d’autres, Laurent Piron et son équipe n’en ont que faire. « On ne se demande pas si c’est le bon moment ou pas pour lancer notre campagne. On le fait parce qu’on est motivés », affirme le leader qui figurait sur la liste perdante aux élections municipales de 2020.
À un an et demi des prochaines échéances, le chef d’entreprise de 52 ans s’est pleinement lancé dans la campagne au tournant de 2025, avec d’abord une vidéo de vœux sur les réseaux sociaux d’Écouter et Agir. « Malgré mes responsabilités professionnelles, j’ai du temps pour m’impliquer à la mairie, car je peux tout gérer à distance. Les réseaux sociaux sont d’ailleurs des outils utiles », assure-t-il.
Trouver des gens motivés
Déjà, une quinzaine de personnes ont rejoint la liste, sur les 33 nécessaires pour participer aux élections. Certaines étaient présentes en 2020 derrière la candidature de Bertrand Heude, à l’image de Matthias Goudal, lui aussi chef d’entreprise, ou Danielle Lecourt, qui travaille au service restauration de l’hôpital. « Nous sommes entrés au conseil après la démission de Bertrand et d’autres membres de l’équipe. », rappellent les deux conseillers municipaux.
D’autres viennent tout juste de rejoindre le mouvement, à l’image de Chantal Martin, présidente du comité des fêtes de Virey. « J’avais entendu parler de Laurent. Son projet m’a plu alors je me suis engagée avec lui. Je suis confiante pour 2026 », déclare celle qui a déjà été conseillère municipale par le passé.
« C’est aussi pour ça qu’on accélère les choses maintenant. Ça devient très compliqué de trouver des gens motivés, d’avoir une équipe autour. Il faut mettre tout le monde en avant. Mais j’ai annoncé il y a un an que j’étais candidat. Depuis nous préparons les choses naturellement. Certaines sont déjà écrites », indique Laurent Piron.
L’attractivité au centre des préoccupations
Ensemble ils échangent leurs idées pour constituer un programme petit à petit. Pour les aider, ils ont lancé deux questionnaires pour réaliser « un audit ». L’un est à destination des commerçants, l’autre des habitants. « L’idée c’est de faire un état des lieux de la commune. On ne peut pas agir sur les maux si on ne les connaît pas », affirme la tête de liste d’Écouter et Agir.
Pour le groupe, les premiers retours de ces questionnaires donnent des tendances sur les axes à approfondir. « On a une cinquantaine de commerçants qui ont répondu. Ce qui ressort, c’est un manque d’attractivité de la ville », précise Laurent Piron.
La liste d’opposition ne veut pas se retrancher derrière le contexte national pour expliquer ce phénomène. « On peut recréer de l’attractivité, c’est important. Regardez Isigny-le-Buat ou Avranches. Ce sont des communes dynamiques et attractives en ce moment. Nous aussi on peut le faire », insiste le chef d’entreprise. « La perception est différente de l’échelon national. On parle de sécurité partout. Mais de ce qu’il ressort des questionnaires, ce n’est pas un sujet à Saint-Hilaire ».
Pour l’heure, pas d’autres questionnaires de prévus. Le groupe reste flou sur ses prochaines actions. « On va continuer de discuter entre nous et voir quelles idées apparaissent. L’objectif c’est aussi de compléter la liste avec des gens qui veulent se battre », assure Laurent Piron.
C’est important de faire vivre la démocratie. Il faut deux listes à Saint-Hilaire
« Ce mandat est une déception »
Cette motivation d’Écouter et Agir, c’est aussi le résultat d’une certaine frustration face aux actions et à la position de la majorité dans le conseil municipal. Selon eux, ils ont été « cantonnés au rôle d’opposition et pas intégrés à la vie municipale ».
Et c’est une certaine amertume qui se dégage au moment de faire le bilan des quatre années écoulées. « Nous avons fait face à un bloc, un mur en face de nous. Il n’y a jamais eu d’ouverture. Pourtant, Jacky Bouvet avait souligné publiquement que nous travaillerons ensemble lorsqu’il a été élu. Ça n’a pas été le cas », se désole Laurent Piron.
De plus, la direction prise par la majorité n’est pas du goût de la liste rivale. « Globalement, ce mandat est une déception. On en attendait plus. Les alertes sur le commerce, l’attractivité… n’ont pas été entendues à temps », affirment les colistiers. Si du côté de la mairie, la discrétion est de mise sur les intentions à un an des élections, Laurent Piron et son équipe espèrent tout de même voir une liste se dessiner face à eux. « C’est important de faire vivre la démocratie. Il faut deux listes à Saint-Hilaire ». Le duel de 2026 n’a donc pas dévoilé toutes ses surprises, alors que Jacky Bouvet a annoncé ne pas se représenter.
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