Durant 50 minutes, l’Angleterre a fait trembler l’Aviva Stadium. Alors oui, le XV de la Rose a fini par exploser façon popcorn, s’inclinant 27-22 contre une Irlande poussée dans ses retranchements. Et si elle multiplie les défaites encourageantes (et 7 consécutives contre des équipes du Tier 1), cette équipe d’Angleterre a affiché de belles promesses avec des forces facilement identifiables. Zoom avant le Crunch contre le XV de France à Twickenham.
L’intensité défensive de l’Angleterre
S’il est sélectionneur depuis 2022, Steve Borthwick estime que le XV de la Rose dirige actuellement « une équipe construite au cours des derniers mois ». Traduction : une expérience collective récente et un socle bien défini mais des fondations pas encore à maturité. Force est d’admettre que cette équipe d’Angleterre a montré du caractère contre une Irlande qui se connaît par cœur à force de jouer ensemble.
Ce qui a impressionné durant au moins 50 minutes, ce sont l’intensité et l’agressivité défensives mises par les Anglais, animés par l’envie de faire reculer au maximum les attaquants irlandais. Dans les duels, ça a cogné très fort. Mais pas aidée par son banc, l’Angleterre a fini par exploser et laisser échapper la victoire. Physiquement, les Bleus devront relever un sacré défi à Twickenham.
Une 3e ligne ultra-mobile
Rien ne dit que Steve Borthwick alignera contre les Bleus la 3e ligne qu’il a utilisée sur la pelouse de l’Aviva, pour autant on peut facilement imaginer que celle-ci sera reconduite après avoir survécu, ne serait-ce que pendant une heure, au test irlandais.
Ils ne sont peut-être pas les plus gaillards, mais les trois larrons, les jumeaux Curry et Ben Earl, seront à surveiller. Ce qu’ils n’ont pas en kilos, ces trois-là le compensent en mobilité et en activité défensive. Face à leur efficacité dans le jeu au sol, la 3e ligne française devra se montrer particulièrement vigilante. Le moindre temps de retard dans les soutiens offensifs sera rédhibitoire si le XV de France veut s’appuyer sur la rapidité de ses rucks.
Le jeu aérien
Avec la nouvelle règle qui interdit les escortes, le jeu aérien a pris une nouvelle dimension. Et à ce jeu-là, l’Angleterre a de sacrés arguments, dans le sillage de l’arrière Freddie Steward, qui du haut de son 1,95m, excelle sous les chandelles, que ce soit offensives que défensives.
L’Irlande, pourtant pas maladroite dans ce secteur, a longtemps souffert et s’est retrouvée sous pression quand Smith, Slade ou Steward bombardaient le ciel de Dublin. Gros danger en perspective pour l’arrière-garde tricolore donc, et notamment Ramos et Bielle-Biarrey.
Itoje est redevenu Itoje, Lawrence solide au centre
Fraîchement nommé capitaine, Maro Itoje semble avoir retrouvé de l’énergie. À Dublin, le deuxième ligne des Saracens a tout simplement été gigantesque pour ferrailler au sol, sur les ballons portés, en touche ou imposer une intensité physique de tous les instants. Contenir un tel pénible sera primordial pour le pack tricolore, surtout si Itoje garde son incroyable santé du moment sur le terrain de Twickenham.
Derrière, le joueur qui semble prendre de plus en plus de place, n’est pas Marcus Smith ou Henry Slade, mais bien Ollie Lawrence. Très costaud, sorte de boule de démolition, le centre de Bath impose une puissance qui permet au XV de la Rose de jouer dans l’avancée, mais pas que. Défensivement, c’est un ruck et il impulse un élan positif. Il faudra s’en méfier.
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