« On le voyait marcher, faire de longs trajets à pied entre Origny et la route de Saint-Fulgent. Ce n’est pas très sécurisant sur une départementale, mais il n’y avait rien d’illégal. » Après l’incident du mardi 28 janvier 2025, où un homme a ouvert le feu sur des gendarmes, cette habitante du secteur d’Origny-le-Roux (Orne) est toujours abasourdie. Comment cet homme de 70 ans, connu depuis plus de 30 ans comme agriculteur dans le hameau Montmarlo, a-t-il pu commettre un tel geste ?
Un basculement après la retraite
Pour la maire d’Origny-le-Roux, Geneviève Aubry, l’homme était « sans histoires ». « Je m’entends bien avec lui, c’est un homme gentil », livre-t-elle. D’autres témoignages vont également dans le sens d’un agriculteur serviable, qui ne faisait pas parler de lui. « Il a juste pété un plomb, voilà », nous indiquait également une connaissance du retraité.
Mais les choses semblent avoir changé au moment de son départ en retraite.
Le milieu agricole subit beaucoup de difficultés, de pressions. Il avait travaillé toute sa vie, il avait une forte utilité sociale. Puis d’un coup tout s’arrête. Je crois qu’il l’a mal vécu. Mais il y a peut-être autre chose…
Une plainte en 2021
Parti en retraite juste avant la période Covid, l’agriculteur était entré dans une colère noire pour un simple conflit de voisinage, a priori sans grande conséquence. Une plainte avait été déposée contre lui en 2021, sans suites. Mais l’intervention des gendarmes aura permis de calmer une situation qui devenait très tendue.
Quatre ans plus tard, l’agriculteur qui venait d’utiliser son fusil de chasse, heureusement sans conséquences, a été interpellé par le GIGN, qui est entré de force dans la maison pour le capturer.
Il avait arrêté ses traitements
Selon nos informations, le retraité était suivi pour des troubles psychologiques. Il prenait même un traitement. C’est d’ailleurs à la suite de l’arrêt de ce traitement que des proches ont fait un signalement aux gendarmes. Le retraité n’était pas toujours chez lui. De quoi justifier une prise de contact avec la gendarmerie. On connaît la suite.
Aperçu la veille
Toutefois, un agent recenseur de la commune avait été reçu à la ferme de Montmarlo la veille de l’incident. Le retraité n’avait pas montré le moindre signe d’agressivité. L’homme est toujours suivi au centre psychothérapique de L’Aigle, sous surveillance militaire.
Le parquet d’Alençon, qui refuse toute communication avec Le Perche, a ouvert une enquête menée par la brigade de recherche de Mortagne-au-Perche, avec l’appui de la section de recherches de Caen.
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