Le chief data officer directeur de la stratégie digitale, Maxime Havez, explique la stratégie du Crédit Mutuel Arkéa en matière d’intelligence artificielle (IA).
Le siège du groupe bancaire coopératif et mutualiste est implanté au Relecq-Kerhuon, aux portes de Brest.
Interview en quatre questions.
Côté Brest-actu.fr : Comment le Crédit Mutuel Arkéa appréhende-t-il l’intelligence artificielle ?
Maxime Havez : Au sein du Crédit Mutuel Arkéa, l’intelligence artificielle est intégrée depuis de nombreuses années. Avec l’essor de l’IA de nouvelle génération dans les années 2015-2016, facilité par l’émergence du big data et l’exploitation de grands volumes de données, ce qui lui a permis d’expérimenter rapidement les apports de l’IA avec toutes les entités et filiales du groupe.
Assez vite, les expérimentations ont montré l’intérêt d’utiliser l’IA pour différents métiers du groupe et des sujets comme la lutte contre la fraude.L’IA a été identifiée comme un levier d’innovation important. Dans le plan stratégique 2020-2024, le sujet de la valorisation de la donnée était d’ailleurs identifié comme un levier important.
Quels sont les enjeux ?
Nous sommes dans une organisation bancaire, avec un cadre réglementaire (protection des données personnelles, AI Act). Nous avons travaillé sur le développement d’une IA de confiance. Et avons œuvré pour obtenir la certification de processus pour l’IA, aussi appelée Méthodologie IA de confiance, délivrée par le Laboratoire national de métrologie et d’essais. Nous l’avons eue en avril 2024.
Dans nos travaux, une condition est ressortie : il n’y a pas d’IA pérenne sans IA responsable et maîtrisée. Derrière cette IA de confiance se trouvent notamment des enjeux de souveraineté et de sobriété. IA française, européenne ? Le curseur reste à positionner.
Comment y parvient-on ?
Dans Faire 2030, notre nouveau plan stratégique, adopté fin janvier 2025, l’IA fait partie des accélérateurs au service de notre développement et des projets de transformation. Il faut choisir son bon système d’IA en fonction de ses valeurs.
Nous travaillons en local, nous avons un centre d’expertise en interne, avec une cinquantaine de personnes, dont la moitié dédiée à l’IA. Des spécialistes sont également intégrés dans nos filiales et entités pour être au plus proche des métiers du groupe. Nous avons une feuille de route qui prend en compte l’IA au sens large, pas uniquement générative.
Quelques exemples ?
En interne, comment continuer à enrichir le ArkéaGPT (équivalent de ChatGPT) dans un cadre sécurisé évitant ainsi ne pas avoir de fuites de données. Cet outil permet aux collaborateurs de s’approprier l’IA générative et leur montre ce que ça peut leur apporter dans leur quotidien. Comme, pour un conseiller, pouvoir faciliter l’accès à des informations techniques en face d’un client ou faciliter certains parcours en ayant de la lecture automatique de documents enrichie à l’IA.
Nous avons aussi mis en place des solutions en phase pilotes, nous sommes par exemple le premier groupe bancaire à proposer de l’IA générative à nos clients car intégrées à un Chatbot, permettant de limiter le champ de réponse de l’IACe qui change la donne aujourd’hui, c’est le rôle de l’open source sur le développement de l’IA. Nous n’allons évidemment pas y mettre des éléments sensibles, mais nous apportons notre pierre à l’édifice pour développer des communs numériques répondant à des enjeux de transparence.
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