Le prévenu était jugé pour les « blessures involontaires » et son « délit de fuite » suite à sa manœuvre de stationnement à Basse-Goulaine le 11 janvier 2024.
Les gendarmes avaient dû intervenir aux alentours de 16 h 30 sur le parking du Leclerc du centre-commercial Pôle sud : une femme avait été renversée par un véhicule qui effectuait une marche arrière et qui avait « très rapidement » pris la fuite. Elle était alors « inconsciente », a-t-il été précisé au cours de l’audience publique devant le tribunal correctionnel de Nantes.
L’homme de 35 ans, qui était alors sous contrôle judiciaire pour une affaire de blanchiment à Paris, a avoué avoir « paniqué » ce jour-là.
Je me suis dit que tout allait tomber à l’eau et que j’allais retourner en prison.
Originaire de Colombie. il n’avait pas non plus de permis de conduire valable, et sa voiture n’était pas assurée… Alors que sa passagère l’avait sommé de s’arrêter, il s’était « entêté dans sa décision » et avait failli renverser une deuxième femme à un passage piéton.
Interrogé par la présidente, le trentenaire a assuré « ne pas avoir remarqué » qu’elle était inconsciente et a assuré la savoir « secourue » au vu de l’attroupement qui s’était formé autour d’elle.
Si cela avait été à la campagne, je me serais arrêté.
De graves séquelles pour la victime
La victime a gardé de lourdes séquelles de cet accident : elle a été hospitalisée en réanimation pendant un mois pour une fracture de la jambe droite et un traumatisme crânien dû à une fracture à l’arrière du crâne.
Elle n’est ressortie de l’hôpital que le 1er mars 2024, après avoir suivi une longue rééducation. «
En novembre 2024, elle marchait encore de travers et ne pouvait plus porter de charges lourdes.
Sa cliente a aussi gardé « une atteinte cognitive touchant la mémoire immédiate et le lexique ».
Les gendarmes avaient effectivement mentionné, suite au visionnage de la vidéosurveillance du Leclerc, la « violence extrême » de l’accident. Ils avaient ainsi mis huit mois à retrouver le fuyard. Il a usé de « méthodes de délinquant très inquiétantes pour échapper à ses responsabilités », selon le procureur de la République, puisqu’il a « brouillé les pistes en utilisant l’identité de son frère », a changé « à maintes reprises de téléphone », a « ouvert plusieurs comptes bancaires PCS » et a « coupé tout contact avec sa famille ».
Déjà condamné pour une affaire de blanchiment
Le prévenu a admis avoir pris « la mauvaise décision » et savoir « pertinemment qu’il allait être pris », et qu’il retardait simplement « l’échéance au-dessus de sa tête ». L’homme a en outre été condamné entre-temps, en son absence, à 18 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris pour l’affaire de blanchiment dans laquelle il avait été placé sous contrôle judiciaire.
Outre les douze mois de prison supplémentaires, dont il vient d’écoper pour son accident à Basse-Goulaine, il devra payer une amende de 200 € au Trésor public pour sa conduite sans assurance, 500 € à la victime pour ses frais d’avocat et une première provision de 2 000 € de dommages et intérêts.
Le montant définitif sera arrêté lors d’une audience ultérieure prévue en septembre 2026. L’automobiliste aura par ailleurs interdiction de repasser les épreuves du permis de conduire pendant six mois.
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