« Les joueurs ont changé, les entraîneurs ont changé, mais moi je n’ai pas changé. » Entraîneur depuis 47 ans à La Selle-la-Forge (Orne), Patrick Martel a pu constater l’évolution du football. L’un des plus anciens techniciens de la région l’affirme : il a toujours la même passion.
Son histoire avec le ballon a débuté à l’âge de 6 ans, en tant que joueur. « Jean-Claude Guérin est venu me chercher à la maison, avec mon frère », se souvient l’intéressé. « Il était féru, mordu de football. Je lui dois beaucoup, je l’ai copié sur pas mal de choses. »
Début d’entraîneur de football à 15 ans
À l’époque, le garçon habite déjà à La Selle-la-Forge. Il gravit les catégories au sein de son club de cœur, avant de se lancer dans l’aventure d’entraîneur dès ses 15 ans. « J’ai commencé avec Jean-Marie Beaugrand, il m’a demandé de venir avec lui. » Le début d’une longue histoire.
« La passion a pris, j’ai eu envie de continuer », indique Patrick Martel, qui prend sous son aile les pupilles, entre 9 et 11 ans. « Cela m’a tout de suite plu. Surtout, dès la première année, on est champions. J’avais une belle équipe et de supers joueurs. »
Vingt années de haut niveau
S’il ne devait retenir qu’une période de son parcours d’entraîneur, Patrick Martel insiste sur la trilogie 93-94-95, au milieu de ses vingt années de haut niveau : « on avait un vivier du club, des joueurs formés ici », souligne le technicien sellois.
On est monté en Division d’honneur, l’équivalent de la National 3 aujourd’hui. Cela nous a même valu un déplacement à Paris pour voir le Racing Club de Paris affronter Laval.
Arrivé sur le banc de touche seniors à l’âge de 27 ans, après « un problème d’entraîneur », il ne lâche plus les manettes de l’équipe fanion pendant près de deux décennies. « J’ai arrêté de jouer et je m’occupais des adultes et des jeunes, en même temps. »
L’importance du staff
Joueur ou entraîneur, deux choses différentes à appréhender selon le principal concerné. « En tant que joueur, on ne se pose pas trop de questions. On vient simplement aux entraînements, ce n’est pas compliqué », explique Patrick Martel. « Entraîneur, c’est plus dur, car tu fais tout : préparation technique, tactique, athlétique… »
Mais il souligne l’importance de savoir bien s’entourer : « c’est primordial pour la discussion. Il ne faut jamais être tout seul. C’est pour cela que j’ai duré aussi longtemps. »
L’entraîneur sellois se souvient des repas jusqu’à tard les vendredis soir, avant de partager les compositions du week-end : « un moment de convivialité nécessaire. »
Le cap des 50 ans ?
Côté palmarès, Patrick Martel revendique « 38 titres et autant de nationalités entraînées. J’avais des joueurs exceptionnels et un potentiel public énorme, c’était difficile de nous battre. » Et des moments inoubliables : « un match de fou contre Avranches en 1993… »
Le mental est là, mais le corps vieillit… J’aimerais bien aller jusqu’à 50 ans en tant qu’entraîneur.
Avec le recul, quelles sont les qualités pour être bon technicien ? « La relation avec les joueurs, c’est très important. Il faut être le plus franc possible : féliciter ou dire ce qu’il ne va pas. Une causerie à la Martel, cela dure une demi-heure et les joueurs savaient ce qu’ils avaient à faire. »
S’il assure « avoir toujours eu de bons présidents », Patrick Martel n’oublie pas de mentionner sa femme. « Je suis tous les week-ends sur le bord de la pelouse, je veux la remercier. » C’est important de bien s’entourer.
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