Lors de la cession de passage de grade pour ceintures noires au club de karaté du Mêle-sur-Sarthe (Orne), quatre personnes étaient sur les tatamis, deux filles et deux garçons. La plus jeune, Lucile, a 14 ans. Pour obtenir ce grade, chaque karatéka a présenté le Kata de son choix. « Il s’agit d’une chorégraphie de combat effectuée seul, avec des mouvements propres réalisés en pleine maîtrise de son corps, ce qui demande une certaine maturité. On sait que le jury nous regarde, il faut beaucoup de self-contrôle », précise la jeune fille.
Le karaté plutôt que la danse
Lucile a commencé à 5 ans. « Ma mère faisait du karaté quand elle était jeune ». C’est ce qui lui a donné envie.
En parallèle, on m’avait inscrite à la danse classique et je trouvais que cela ne bougeait pas assez. Le karaté, il y a du mouvement, de l’action, de la compétition, c’est ce qui m’a plu.
Le passage de la ceinture fut très stressant. « J’ai présenté deux Kata, Heian Nidan et Heian Yodan. » Deux coups de pied, un mouvement que Lucile apprécie. « Il y a une liste de Kata », ajoute son professeur Bulent Oscan. « Il faut choisir deux Kata parmi les six de la ceinture noire première dan. Le but est de mettre en valeur la pratique et Lucile possède une technique de jambes très précise et propre. »
Persévérance
Sa grande qualité est aussi la persévérance. « Il ne faut rien lâcher », affirme-t-elle. « Quand j’ai commencé, j’avais tous mes copains, puis ils ont arrêté. »
Le mercredi, elle accompagne Nicolas Sollier, autre professeur de karaté qui instruit les plus jeunes. Dans le club, les plus expérimentés soutiennent l’enseignement des professeurs, comme le fait aussi Mahé, 19 ans, ceinture noire deuxième dan. Le diplôme d’instructeur fédéral fait partie des projets de ces jeunes sportifs.
Le reste de la semaine, Lucile est collégienne à Louis-Grenier au Mêle-sur-Sarthe, en classe de troisième. Elle vise le lycée général et se voit bien poursuivre vers des études de juriste, de biologie marine ou d’art.
Chaque année, Lucile croque ses profs de karaté auxquels elle offre ensuite son dessin. Les dessins sont d’ailleurs affichés à l’entrée du dojo.
Toujours se perfectionner
La compétition, elle adore. Lucile a remporté à plusieurs reprises le titre de championne de l’Orne et a été vice-championne de Normandie, « c’est une bonne combattante », selon son professeur.
Bulent ne cache pas sa satisfaction devant un si beau parcours, car « c’est un aboutissement de permettre à un jeune de parvenir à un beau karaté ». A cette jeune fille hyper épanouie, ce sport a aussi beaucoup apporté notamment la persévérance.
« Quand elle sera adulte, cela suivra… Le karaté va au-delà du seul apprentissage, ce sont des valeurs qui nous habitent. Un Kata, avant de savoir le faire, il faut le faire 20 000 fois. Et plus on se perfectionne, plus on a envie de se perfectionner. C’est un bel apprentissage de la vie. »
Le club de karaté du Mêle propose deux cours par semaine pour les ados et adultes, un cours pour les petits et enfants de 8 à douze ans. Sans oublier le baby karaté dès 4 ans. Et un cours de karaté self-défense le soir.
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