Le budget général primitif 2025 de la Ville de Falaise (Calvados) a donné lieu à des échanges musclés entre la municipalité et l’opposition lundi au conseil municipal.
Ce budget s’équilibre, entre dépenses et recettes, à hauteur de 25 652 461 euros. La section de fonctionnement s’élève à 13 724 634 euros tandis que la section investissement se situe à hauteur de 11 927 827 euros dont 7 518 981 euros pour des projets communaux.
8 axes définis par l’équipe municipale
8 axes sont définis par l’équipe municipale. Pour l’accompagnement de l’urbanisation et le renouvellement urbain, le montant est de 439 868 euros avec principalement de la défense incendie. Une somme de 2 235 985 euros est consacrée à l’amélioration de l’attractivité et l’image de la ville. Avec quasiment 1 million d’euros pour les travaux de l’église Trinité.
Concernant le développement des pratiques et la modernisation des équipements, le montant est de 492 464 euros. Pour la mobilité et la sécurité routière, l’enveloppe est de 1 496 134 euros. Il y est question du quartier Guibray et de la rue des Herforts ainsi que l’axe Nord-Sud. 347 023 euros sont débloqués pour une politique culturelle ambitieuse, 417 235 euros pour un accompagnement éducatif de qualité.
Pour la préservation des ressources naturelles et de l’environnement, la somme de 1 398 992 euros est inscrite dont 519 000 euros pour l’éclairage public et 343 520 euros pour l’ancien plan d’eau.
Les deux derniers axes sont le renforcement du lien social pour un montant de 166 970 euros (navette inter-quartiers et sécurisation du marché à hauteur de 50 000 euros) et la gouvernance pour 524 310 euros dont 50 000 euros pour la vidéoprotection.
Le compte financier unique sur la table
Dans l’un des points figurant à l’ordre du jour, il a été question en préambule d’une reprise anticipée des résultats du budget principal de la Ville. Traditionnellement, la Ville vote son compte administratif ou son compte financier unique (CFU) avant le budget primitif. Cela lui permet de reprendre les résultats définitifs dès le budget primitif.
Selon la municipalité, elle n’a pu procéder à la régularisation des opérations restantes sur ces comptes d’attente avant la prise du budget primitif.
Cette reprise anticipée sera corrigée après l’adoption du compte financier unique et les écarts repris lors de la prochaine décision budgétaire.
Clara Dewaële exprime la colère des élus d’Agir pour Falaise. « Il est inacceptable que le bilan des comptes 2024 ne nous ait pas été communiqué, contrairement à la pratique courante dans la plupart des villes et communes.
Ce document est essentiel pour une transparence financière, surtout au moment du vote du budget. Les résultats financiers annoncés sont tout simplement absurdes. Un résultat de 16 700 euros nous a été présenté, un chiffre qui défit toute logique budgétaire pour notre commune. «
Nos estimations, basées sur les données de la commission des finances, indiquent un résultat réel avoisinant le million d’euros. À qui veut-on faire croire cela ?
Clara Dewaële évoque de nouveau l’augmentation des impôts qu’elle qualifie « d’injustifiée et d’irresponsable. On avait proposé l’an dernier un budget alternatif sans augmenter les impôts. Aujourd’hui, les faits nous donnent raison ».
Selon la cheffe de file de l’opposition, « les recettes 2024 étaient largement sous-estimées et les dépenses surestimées. Cette augmentation des impôts envoie un signal particulièrement négatif aux investisseurs et aux familles souhaitant s’installer dans notre ville, avec pour conséquence une baisse de la population. Cela pénalise les propriétaires et c’est la deuxième fois en trois ans ».
« Cela peut arriver »
Hervé Maunoury lui rétorque. « Je vais vous donner deux ou trois éléments sur ce qui est nouveau. Sur ce que vous racontez à chaque fois, je n’y reviendrai pas. Je vous ai déjà répondu plusieurs fois. Le CFU demande que toutes les opérations soient titrées. À partir du moment où vous n’avez pas toutes les pièces, vous ne pouvez pas titrer. Il manque des pièces qui n’ont pas été transmises par les études notariales.
On a des problématiques de titres sur les indemnités journalières. On espérait les avoir et, quand il y a eu le DOB (débat d’orientation budgétaire), il n’y avait pas de volonté de cacher que ce soit. On pensait être en capacité de titrer toutes les opérations mais là, on n’a pas pu »
Ce procès de la sincérité est malvenu vu la situation et le travail réalisé par les services avec la DGFIP. C’est une situation exceptionnelle. Potentiellement, c’est prévu dans les textes, le législateur et la DGFIP nous ont dit que cela pouvait arriver, que nous ne puissions pas sortir le CFU en tant que tel ».
« Des chiffres qui ne sont pas bons »
Béatrice Martin, élue de l’opposition, pointe du doigt le poste de l’entretien.
On s’aperçoit que, d’année en année, le budget baisse. De nombreux Falaisiens viennent nous voir pour se plaindre de la propreté de la ville. On peut comprendre qu’il y ait des économies à faire mais pas sur ce genre de poste où les habitants sont sensibles.
Au fil des minutes, les échanges se tendent. Hervé Maunoury reproche à Clara Dewaële de ne parler que « du CFU de la ville qu’on n’étudiera pas ce soir puisque cela n’est pas possible. On le verra lors du prochain conseil municipal (NDLR : lundi 26 mai). Vous essayez d’attaquer sur des points avec des chiffres qui ne sont pas les bons ».
Clara Dewaële revient à la charge, notamment sur les fameux 20 millions d’euros que veut investir la majorité durant la mandature.
Je ne suis pas Mme Irma mais ce sera certainement compliqué de terminer ce mandat à 20 millions d’euros.
Elle estime, par ailleurs, qu’il y a « des comportements difficiles à accepter. Votre budget est en trompe l’oeil et n’est pas à la hauteur d’une ville comme Falaise ».
Les échanges se tendent
Pour Hervé Maunoury, « on y sera à 20 millions d’euros quand on regarde la feuille de route. Ce sera peut-être 18 ou 19 millions mais ce sera plus que lors de la mandature précédente, avec un contexte beaucoup plus complexe. Je constate que la Ville n’a jamais autant investi pendant un mandat.
Il suffit de regarder ce qui a été fait en termes de cadre de vie, de voirie, de services, le travail du CCAS. Il faut arrêter d’être revanchards. Quand vous me parlez de l’augmentation des impôts, vous croyez que ça été fait par plaisir »?
Jean-Luc André sort de ses gonds.
Cela sous-entend que rien n’a été fait auparavant ? Avant d’arriver à la ville, j’étais élu au CCAS. Il fonctionnait bien. Au conseil, quand vous étiez dans l’opposition, je me souviens d’une réflexion, vous disiez que vous feriez en 3 ans ce qu’on n’a pas pu faire en 6 ans. On fera le bilan. Ces insinuations comme quoi on ne faisait rien avant, ça commence sérieusement à m’agacer.
Pour le maire, financer une baisse d’impôt par un leg était une erreur. « Vous vous êtes privés de recettes ». Hervé Maunoury ne jette pas l’opprobre ni de discrédit sur les bilans des équipes précédentes. « Il y a des choses bien qui ont été faites ».
L’opposition, soit 7 voix, a voté contre le rapport du budget général primitif 2025. À propos des taux d’imposition, ils sont inchangés par rapport à 2024 : taxe d’habitation 15,74 %, foncier bâti 48,86 %, foncier non bâti 45,95 %.
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