Le ponton Q du port Chantereyne de Cherbourg (Manche) fourmille, en cet après-midi du jeudi 27 mars 2025.
Il y a ceux qui accueillent un bateau tout juste sorti de sa période d’hivernage, ceux qui enfilent leur combinaison de plongée pour inspecter les rouages du bassin, ceux qui bouinent sur leur pont ou qui télétravaillent en cabine.
Une journée normale, ou presque. Dans la matinée du mardi 25 mars, pourtant, le corps sans vie de François, 70 ans, était repêché à proximité.
Immatriculé à Caen
Au milieu du ponton Q : le Boavista, un voilier de l’association Groupe International de Croisière (GIC), fondée en 1965 et sise à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). François en était un membre actif, encore présent au conseil d’administration en 2024. Il inaugurait en ce mois de mars 2025 le retour en mer pour la saison de ce Dufour 445.
Le bateau du club de bénévoles, immatriculé à Caen (Calvados), avait quitté Ouistreham samedi 22 mars à 7 heures avant d’entrer au port de plaisance de Cherbourg le même jour à 18 h 40, selon les données de MarineTraffic.
À quelques emplacements de là, un plaisancier présent depuis plusieurs mois à Chantereyne témoigne : « Quand je me suis réveillé, il y avait des dizaines de personnes sur le ponton. Des pompiers, des plongeurs, des policiers… Ils sont montés à bord du Boavista, ils y sont entrés dans la cabine puis ils ont posé un scellé. »
Si la nouvelle n’a échappé à personne sur le ponton, aucun plaisancier ne semblait connaître la victime, « de passage ».
J’avais remarqué son bateau parce qu’il y avait un élément du cordage qui faisait du bruit la nuit et je voulais lui demander d’arranger ça. Mais je ne l’ai jamais croisé.
Ateliers de navigation
Le Boavista était présent à Cherbourg dans le cadre de « manœuvres » prévues du mardi 25 mars, jour de la découverte du corps, 17 heures, au samedi 29 mars, 16 heures.
Le voilier organisait, sur réservation et à raison d’un peu plus de 300 euros par participant, des « ateliers liés à la connaissance du bateau et de ses équipements, des exercices pratiques d’évolutions et de manœuvres au moteur et à la voile ». Plusieurs sessions étaient ainsi programmées jusqu’à mi-avril, le bateau devant revenir à quai chaque soir.
La victime était le chef de bord qui devait chapeauter cette première semaine de stage. Le long du ponton Q, les plaisanciers s’interrogent sur ce qui a pu lui arriver.
Dans le cadre de l’enquête, un examen du corps et des analyses sanguines avaient été ordonnés. Selon Laurent Damarin, le commissaire de police de Cherbourg, ils conduisent à « la non-intervention d’un tiers », dans la lignée des premières déclarations des enquêteurs.
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