Le 2 février 2023, il est 4 h 20 du matin. Des témoins appellent les sapeurs-pompiers. Une voiture est en flamme route de Villejust, à Saulx-les-Chartreux, à quelques mètres d’un garage automobile bien connu des habitants du secteur.
« Ne leur dites rien s’il vous plaît »
Le propriétaire de l’établissement tente de circonscrire l’incendie. Il a utilisé trois extincteurs, en vain, avant de lui aussi appeler les secours. Des flammes de près de trois mètres de haut s’échappent de l’arrière d’un véhicule utilitaire stationné juste devant le garage automobile. Les pompiers finissent par venir à bout de l’incendie.
Au cours de leur investigation, ils découvrent une cache dissimulée sous le plancher. Ils y trouvent à leur grande surprise, un fusil d’assaut AK47, des révolvers, 11 liasses de billets de 500 euros, des plaques d’immatriculation vierge, et deux gilets pare-balles. Juste avant l’arrivée des gendarmes, le propriétaire du garage leur demande : « ne leur dites rien s’il vous plaît ». Ils n’en feront bien sûr rien.
Une perquisition commence. Elle s’avérera très fructueuse. Les enquêteurs retrouveront au gré de leur recherche de fortes sommes numéraires et près de 10 kg de résine de cannabis, cachés dans l’appartement du propriétaire du garage, au domicile de sa secrétaire avec qui il entretient une relation amoureuse, et dans le mobile home de son mécanicien qui vit sur le terrain.
Cinq ans de prison ferme
À la suite de l’enquête, la garagiste a été placée en détention provisoire. Il est sorti de prison au mois de décembre 2024, tandis que ses complices présumés ont été placés sous contrôle judiciaire.
Deux ans après les faits, Xavier V. est resté quasiment mutique lors de son procès. D’une voix à peine audible, il a tenté d’expliquer son implication en le mettant sur le compte d’une amitié avec un certain « Cut », à qui, il aurait juste rendu service sans trop se poser de question. Il ne connaît ni son nom, ni où il vit. Cet ami énigmatique n’a jamais été retrouvé.
La secrétaire du garage, également sa maîtresse, a reconnu à la barre qu’elle avait accepté par amour de stocker près de 5 kg de résine de cannabis et de l’argent liquide dans son appartement à la demande de son amant. Quant à son mécanicien, c’est par fidélité professionnelle, qu’il aurait lui aussi accepter, le jour des faits, de dissimuler un sac plastique contenant de l’herbe de cannabis à la demande son patron, juste avant l’arrivée des gendarmes.
Xavier V. n’est pas un inconnu des services de police. Il y a une douzaine d’années, il a déjà été impliqué dans un dossier de trafic de stupéfiants qui lui a valu une condamnation avec sursis. Depuis il a repris le garage automobile qui appartient à sa famille depuis 3 générations. Les explications alambiquées du prévenu n’ont pas convaincu la Procureure de la république, qui a demandé au tribunal de condamner Xavier V. à 5 ans de prison ferme. Quant à ses deux employés redevables, une peine d’un an de prison avec sursis et de deux ans de prison avec sursis ont été requises à leur encontre. Le délibéré sera rendu dans les prochaines semaines.
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