Dire que les absents ont eu tort peut parfois apparaître comme une formule facile et trop souvent utilisée. Pourtant, il y a des cas qui s’y prêtent mieux que d’autres et lorsqu’il s’agit d’une manifestation orchestrée par un club dont le slogan est qu’il se passe toujours quelque chose, cela tombe comme une évidence. Et encore plus lorsque la manifestation en question est une innovation.
« Deux mois de travail à temps plein »
Ce fut le cas le week-end dernier avec le premier gala proposé par le Dieppe savate boxe française. Gala en soirée au gymnase Robert-Vain de Neuville-lès-Dieppe avec au préalable une série d’assauts pour faire connaître une autre facette de ce sport, mais également pour montrer la richesse d’un club qui ne cesse de battre son record de licenciés. Record qui approche désormais le cap des 160, un chiffre dont pourrait faire envie à plus d’un sport de combat de Dieppe.
Alors après avoir connu des galas de boxe ou de catch notamment par le passé, un gala de savate est sorti de l’imagination d’Alban Duhamel, le président du Dieppe savate boxe française dont le cerveau est toujours en ébullition : « En fait, l’idée trotte dans ma tête depuis quatre à cinq ans. Je me disais que dès qu’il y aurait des combattants au club, j’essaierai de proposer une manifestation pour faire plaisir aux licenciés. Au début, j’avais envisagé seulement le gala du soir, mais j’ai ajouté la partie avec les assauts pour une vraie journée de promotion. Alors, cela représente quasiment deux mois de travail à plein temps pour la préparation, mais je ne le regrette pas et si c’était à refaire, je recommencerai ».
Alban Duhamel tient à souligner le rôle important d’une trentaine de bénévoles, de la mise en place de la salle dès le vendredi avec le concours des services de la Ville de Dieppe jusque tard dans la soirée de samedi pour placer les compétiteurs, mais aussi les entraîneurs et les officiels dans de bonnes conditions. Il ne peut citer tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite du gala, mais mentionne tout de même Christophe Chouteau du club de Versailles qui a monté en grande partie le plateau combat.
Des invités de marque
Aussi, pour une première, il faut noter le caractère international de la manifestation de par la présence d’une délégation italienne et d’une autre venue de Belgique. « Angélique Marguerite, qui est licenciée à Dieppe, a été invitée plusieurs fois à participer à l’Open des savateuses en région parisienne. C’est là-bas qu’ont eu lieu les premiers contacts et entendant parler en bien du club de Dieppe, Italiens et Belges ont dit qu’ils viendraient en Normandie s’il y avait un jour une manifestation de savate digne de ce nom ».
Pour le reste, on a noté des participants venus de toute la Normandie et de l’île de France. Même les frères Camara, qui sont des références nationales, sont venus à Dieppe, pour saluer et féliciter les organisateurs. Autre présence importante, celle du président de la Fédération française de savate Nicolas Métay a fait le déplacement depuis la Vendée pour assister au gala.
Auparavant, il ne faut pas oublier les assauts du matin avec le club local qui n’a pas oublié ses licenciés de l’APEI qui ont pu monter « sur le grand ring » comme tout le monde. Également en action au cours de cette vingtaine d’assauts, les plus jeunes membres du DSBF en action dès l’âge de cinq ans.
Une journée menée tambour battant tout comme le gala du soir qui a rassemblé un public assez nombreux pour une première, public qui a pu apprécier la qualité de l’organisation et le niveau des combats. Un programme riche ouvert par une jeune Dieppoise Salomé Xavis qui bien que stressée a donné une belle image qui a plu à Alban Duhamel : « Ce n’était pas simple pour Salomé de commencer face à une Italienne nettement plus âgée qu’elle et aussi beaucoup plus expérimentée. Malgré toute la pression sur ses épaules, Salomé a fait de son mieux et devra se servir de cette expérience dans l’avenir ».
Autre Dieppois à l’affiche, Loïc Delatre également en assaut et qui a réalisé une belle prestation face à un solide Italien Stefano Secci et selon Alban Duhamel, c’est une très bonne préparation pour le prochain Open de France, l’équivalent du championnat de France pour la catégorie du représentant du DSBF.
Un final grandiose
Cependant, un des plus grands moments de la soirée a été le combat de la Dieppoise Angélique Marguerite face à Alix Tauzia du club des Ulis. Une chaude ambiance dès l’entrée des deux protagonistes et qui n’a jamais baissé pendant les différents rounds. Même parfois malmenée par son adversaire, Angélique Marguerite a tout donné pour son premier combat officiel, conseillée dans son coin par Leslie Groux venue exprès pour apporter son savoir à la Dieppoise. Malgré la défaite, Angélique Marguerite n’a pas grand-chose à se reprocher et pratiquement dès le lendemain, elle s’est remise au travail pour être prête pour les futures échéances officielles.
D’autres grands moments ont émaillé la soirée avec notamment la prestation de la Belge Emma Lemaire, championne du monde d’assaut, et qui a fourni une prestation impressionnante d’aisance, mais aussi de puissance pour dominer Zoé Fucito de Versailles. De même, la soirée s’est achevée en beauté avec le combat vedette qui a tenu toutes ses promesses avec deux boxeurs élite B. Damien Soares a battu Titouan Gilson repartant au passage avec une des ceintures mise en jeu pour ce premier gala.
Il était alors près de minuit. L’heure de ranger les gants pour le Dieppe savate boxe française, mais pas pour longtemps, car il se passe toujours quelque chose dans ce jeune club qui va forcément refaire parler de lui dans les semaines à venir… sans même attendre un deuxième gala probablement l’année prochaine.
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