Trois ans de prison avec sursis, c’est la peine que le tribunal d’Argentan (Orne) a prononcée ce mardi 18 mars 2025 à l’encontre d’un homme de 84 ans, coupable d’agression sexuelle sur une femme qu’il savait vulnérable dans un Ehpad de Flers. Bien qu’absent à l’audience, des faits qu’il a niés devant les enquêteurs.
Il entre dans la chambre d’une résidente
Le 18 août 2023, une enquête est ouverte au commissariat de police de Flers à la suite de faits rapportés par une cadre de santé d’un Ehpad de Flers, (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Elle relate qu’une résidente née en 1947 aurait été sexuellement agressée par un autre résident, aujourd’hui âgé de 84 ans.
Il serait entré dans la chambre de cette femme qui était dans son lit, lui aurait caressé le sexe, introduit un doigt dans le vagin et massé les seins avant de l’embrasser et partir. Il serait revenu pour lui donner 5 € afin qu’elle se taise.
Elle affirmait qu’elle avait eu du sang dans sa culotte ce qui n’a pu être vérifié, sa protection ayant été jetée.
Une autre résidente confirmera qu’elle a bien vu cet homme dans la chambre de la victime, qu’il se tenait proche d’elle et l’aurait vu lui caresser les parties intimes.
Aucun respect pour les femmes
Les renseignements obtenus au cours de l’enquête vont décrire un homme autonome qui a toute sa tête, porté sur le sexe et qui n’a aucun respect pour les femmes avec souvent des propos et un comportement déplacés, mais que lui qualifie d’humour.
Cela fait deux ans que cet homme de 84 ans est dans cet Ehpad. Il nie tous les faits allégués, si ce n’est lui avoir touché de manière accidentelle sa culotte et mis une petite tape sur la cuisse, rien de plus. Il lui a effectivement donné 5 €, mais de bon cœur. Selon lui, cette dame fait ça pour avoir de l’argent.
Une femme vulnérable
« Ma tante, est une femme vulnérable, handicapée depuis sa naissance et placée sous curatelle renforcée. Elle a dû voir une psychologue plusieurs fois et c’est elle qui a été changée de chambre, une chambre qu’elle ferme maintenant tous les jours », précise la nièce qui sollicite pour sa tante, et à titre de réparations, une indemnité de 5 000 €.
« Un dossier qui peut être assez fréquent dans les Ehpad », pour le procureur de la République. Des faits graves qui ont été correctionnalisés et qui, en l’état, font encourir une peine de sept années de prison au prévenu.
Une attitude blessante
Cependant, c’est une peine de deux ans de prison avec sursis qu’il a requis avec une interdiction d’entrer en contact avec la victime et de paraître là où elle réside pour une durée de cinq ans, son inscription au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes), outre l’obligation de quitter l’établissement face à « un homme avec une attitude blessante, qui ne reconnaît rien, qui ne s’excuse pas ».
Une peine plus forte
Si la défense a défendu sa demande de relaxe soutenant qu’il y avait des doutes sur le déroulement des faits, le tribunal a finalement condamné cet octogénaire à une peine de trois ans de prison avec sursis avec l’interdiction d’entrer en contact avec la victime, une inéligibilité d’un an et son inscription au FIJAIS.
Il devra également verser à sa victime la somme de 5 000 € au titre des dommages et intérêts.
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