La situation est critique à Nîmes (Gard). Ce n’est pas nouveau… Mais ces derniers jours, la tension est une nouvelle fois montée d’un cran dans les quartiers nîmois avec deux fusillades supplémentaires. La première a eu lieu le vendredi 24 janvier, au Chemin-Bas-d’Avignon.
Dans la soirée, plusieurs individus équipés de Kalachnikov ont ciblé un groupe de personnes postées devant un commerce du quartier. Après une période d’intimidation, ils ont quitté les lieux en tirant plusieurs rafales de tirs en l’air. Des cartouches ont notamment été retrouvées au sol après leur passage.
Une nouvelle fusillade dans la nuit de dimanche à lundi
Ce premier épisode de violence a été suivi d’un autre, dans la nuit du dimanche au lundi 28 janvier 2025. Une nouvelle fusillade a éclaté non loin du Marché gare. Plusieurs impacts de balles ont été retrouvés sur la façade de ce snack où se trouvaient clients et salariés. Si aucun blessé n’est à déplorer, cette scène est une nouvelle fois la preuve de l’extrême violence qui règne au sein de la préfecture du Gard.
Armés et camouflés, les auteurs des tirs sont parvenus à prendre la fuite. Une enquête a été ouverte suite à ces deux fusillades qui pourraient être liées au trafic de drogue, omniprésent à Nîmes.
« Nîmes sous les rafales »
Confrontées à ces fusillades et à des règlements de compte régulièrement, les forces de police n’ont pas tardé à réagir. C’est notamment le cas du syndicat Alliance Police Nationale qui parle d’une ville « sous les rafales ».
Les évènements survenus sur le département ces derniers jours démontrent une montée en puissance des violences ainsi que de l’emploi d’armes de guerre.
Suite à ces deux fusillades, le syndicat s’inquiète du manque de renfort prévu à Nîmes ces prochains jours.
« Le commissariat de Nîmes ne recevra que trois effectifs supplémentaires, s’offusque-t-il. Le compte n’y est pas ! »
Le bureau départemental du Gard dénonce « un manque criant d’effectifs sur l’ensemble du département, qui peut avoir de graves et irréversibles conséquences sur les policiers intervenants et demande la mise en place rapide d’un audit sur les effectifs du département, et sur les moyens matériels ».
« Il n’y a pas de petits trafiquants ! »
Contacté par Actu.fr, le responsable de la zone Sud du syndicat UN1TÉ, Bruno Bartocetti, tire lui aussi la sonnette d’alarme. « Nîmes prouve que le narcotrafic est bien implanté dans cette ville, explique-t-il. Les points de deal sont convoités par des gangs qui veulent prendre possession du marché. Cela se traduit par de nombreux règlements de compte et tirs d’intimidation. »
Le responsable syndical admet que cette situation tendue « demande un volume de travail très important sur un plan procédural ». Dans ces secteurs très difficiles, les forces de l’ordre manquent « d’enquêteurs, mais aussi de policiers sur le terrain pour pilonner les quartiers sensibles afin de décourager ces trafiquants ».
Des mesures sévères, immédiates et efficaces doivent être prises à l’endroit de ces voyous. Il n’ y a pas de petits trafiquants !
« Nous travaillons avec courage et détermination »
Concernant les policiers présents au quotidien sur ces secteurs, Bruno Bartocetti indique qu’ils « travaillent avec avec courage et détermination même si, il faut le reconnaître, les temps ont changé… Nous n’avons plus affaire à la délinquance d’il y a 20 ou 30 ans ».
Le responsable syndical espère également que la vocation d’enquêteurs pourra renaître dans les rangs de la police. Une composante essentielle pour intervenir dans ces quartiers.
Les policiers sont de moins en moins motivés pour rejoindre des services d’enquêtes… Ils ont été les oubliés des dernières réformes tant sur l’aspect des conditions de travail que sur l’aspect financier.
En attendant, les deux enquêtes se poursuivent à Nîmes pour retrouver les auteurs des récentes fusillades. Celles-ci pouvant amener régulièrement des représailles…
Source link
