Pour avoir agressé sexuellement sa fille, alors enfant, pendant plusieurs années, un Manchois a été condamné à cinq ans de prison, le 13 mars 2025, par le tribunal de Coutances (Manche).
Depuis la séparation de ses parents en 2017, Léa (prénom modifié) avait été placée par l’Aide Sociale à l’Enfance en famille d’accueil et allait chez son père, à Granville, un week-end sur deux. En février 2024, à l’âge de 12 ans, elle a signalé à sa mère les agressions sexuelles que son père lui faisait subir. La mère a immédiatement porté plainte.
Il la touchait sous ses vêtements
Léa a raconté aux enquêteurs et au psychologue, que depuis 2019, son père l’obligeait à regarder des films pornographiques, la touchait sous ses vêtements, se masturbait devant elle. Elle savait ce qui l’attendait à chaque séjour, elle avait peur, mal au ventre.
Elle a expliqué à son avocate, Me Boyer, qu’elle ne savait pas comment réagir, comme si elle avait un bouton « on-off ». Elle a dit sa crainte de revoir son père, qu’il vienne à son collège. Elle est très en colère.
Pour Me Boyer, cette enfant très maigre s’empêche de grandir. Elle a l’allure d’une fillette de 10 ans alors qu’elle a 13 ans et demi. Mais donne un peu d’espoir, car depuis le dépôt de plainte, elle mange et a pris un peu de poids.
Il a effacé les preuves
À la barre du tribunal de Coutances le 13 mars, M. L. reconnaît les faits sans fournir d’explications. Frustré, il dit ne pas savoir pourquoi Léa a été placée. Quand la présidente lui explique les conséquences graves pour sa fille, il pleurniche.
Il était conscient de l’interdit, car, quand il a su qu’une plainte était déposée, il s’est empressé de se débarrasser d’objets compromettants, comme du lubrifiant qu’il s’appliquait devant sa fille, une poupée gonflable, les vidéos pornographiques.
Il a vidé son téléphone et son ordinateur de tout contenu pouvant le compromettre.
Déchu de son autorité parentale
La représentante du parquet rappelle qu’en France, toutes les 3 minutes, un enfant est victime d’inceste, que Léa a eu le courage de parler, alors qu’elle a vécu des scènes épouvantables, proches du viol. Elle a requis une peine de 6 ans de détention.
Le tribunal a condamné cet homme de 32 ans, qui vit du RSA, à 5 ans de détention, d’un suivi socio-judiciaire pendant 5 ans à sa sortie, avec obligation de travailler et de suivre des soins psychologiques. Il lui est interdit d’exercer toute activité avec des mineurs et de prendre contact avec sa fille, à qui il devra verser 5 000 € pour son préjudice.
Il est déchu de son autorité parentale. Il a été immédiatement menotté pour être emmené à la prison de Caen. En pleurnichant, il a dit aux magistrats qu’ils auraient pu le mettre sous bracelet électronique.
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