C’est un couple qui fonctionne par intermittence depuis six ans qu’il s’est formé. Au tribunal de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), la dame n’écarte pas totalement l’idée de reprendre ce monsieur de 34 ans qui lui fait pourtant bien des misères. Il comparaît pour deux faits de violences à deux mois d’intervalle.
Une récente colère, le 3 septembre 2024, s’est soldée par 15 jours d’interruption temporaire de travail pour sa compagne avec laquelle il a un enfant de six ans en commun. Elle s’est rendu compte qu’il échangeait sur les réseaux sociaux avec une autre femme. Il voit rouge lorsqu’il l’aperçoit, consultant son téléphone pour y trouver des indices de son infidélité. Il lui tire les bras, les cheveux, arrache la chaîne qu’elle porte autour du cou, l’insulte.
Il agressera encore sa compagne le 27 novembre suivant alors que, depuis les faits précédents, il a interdiction de se rendre à son domicile.
Il nie tout
Devant la juge, il nie absolument tout. Non, il ne l’insulte ni ne l’humilie régulièrement. Il ne lui a jamais dit qu’elle le dégoûtait. Une fille de la dame a filmé la scène de violence mais sa version est tout autre. « Je ne l’ai pas frappée, juste repoussée. Je lui ai tiré les cheveux parce qu’elle me faisait la même chose. Je n’ai pas fait exprès de casser sa chaîne. »
La dame rétorque qu’il ment. « C’est vrai que je l’ai aimé. Je suis sûre, à son regard, qu’il a volontairement arraché ma chaîne car j’y tenais pour raisons sentimentales : elle vient de mon père. »
La juge est perplexe : « Vous vous êtes souvent séparés. Pourquoi lui dites-vous de revenir ? » L’ex-compagne avoue « être un peu perdue ».
Pour les faits de novembre, L’homme prétend qu’il n’était venu chez elle que pour récupérer sa trottinette. Lui, ne voulait pas renouer.
La magistrate continue avec le mis en cause : « Vous prétendez qu’elle est capable de mentir pour vous nuire, pourquoi revenez-vous vers elle ? » L’homme se dit « trop gentil »…
«C’est de la lâcheté »
C’est loin d’être le sentiment de l’avocat de la dame. « Il a le mensonge chevillé au corps », affirme Pierre Stichelbaut. « Cela fait des années que j’entends ma cliente se plaindre du comportement violent de son conjoint. Mais il a presque fallu la supplier pour qu’elle porte plainte car elle redoute ses réactions et surtout qu’on lui enlève ses enfants. Il ne paie quasiment pas la pension alimentaire. Je ne cesse de dire à cette dame de couper le cordon avec ce monsieur. Elle attendait qu’il reconnaisse les faits qui ne sont qu’une petite partie de ce qu’il lui fait subir depuis des années. En vain, il est lâche. Rien de bien ne peut être retenu de cette relation toxique. Nous demandons simplement l’euro symbolique et encore c’est trop pour elle qui redoute qu’il ne soit pas content. »
Il se dit victime d’un complot… malgré les vidéos
Pour la procureure, l’homme se présente comme « une victime d’un complot malgré les vidéos, les témoignages des enfants qui ont assisté à ces scènes, les certificats médicaux ».
Il est condamné par la Justice à 6 mois de prison avec sursis pour la première affaire et à l’euro symbolique. Pour la seconde affaire à huit mois avec sursis probatoire, obligation de soins (alcool et psychologique) et interdiction de paraître au domicile de son ex-compagne plus un euro symbolique pour la victime.
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