En pré-saison 2024-2025, Nicolas Grard, l’entraîneur de Digosville (Manche), équipe de foot de Départemental 3, ne s’était pas caché au moment de la traditionnelle revue d’effectif. Le coach avait clairement affiché ses ambitions.
« En match amical, on a battu tout le monde et on espérait atteindre nos objectifs. Sur le terrain, on était meilleur, avec un système de jeu que j’avais appris en R3 à Tourlaville. »
Pourtant, après 14 journées, le bilan est décevant, puisque les Mauves sont englués dans le ventre mou. Sixième, Digosville ne répond pas aux attentes.
« C’est un échec »
« Les ambitions du début de saison étaient réalistes, mais finalement, c’est un échec. C’est la première et dernière fois que je pense quelque chose comme ça ! J’en aurais mis ma main à couper, ça me servira de leçon pour la suite », regrette Nicolas Grard, avec humilité.
Sur le plan sportif, tout ne s’est donc pas passé comme prévu. Malgré tout, les Digosvillais ont été capables de belles performances. Le week-end dernier, ils se sont imposés contre Douve Divette (0-1), alors deuxième, mais surtout, ils sont les seuls à avoir fait tomber le leader, le FCEH (2-1).
Deux succès logiques, mais à l’inverse, Digosville se montre irrégulier, en témoignent les défaites contre Bretteville (0-1) ou plus récemment l’Amont Quentin (1-2), formations jouant le maintien.
« Certains joueurs ont arrêté dès septembre »
Avec franchise, Nicolas Grard partage les raisons d’un tel échec. « Certains joueurs ont arrêté dès septembre, sans aucune raison. Il a fallu compenser, sans que les remplaçants comprennent le système mis en place. Nous avons aussi des soucis d’entraînement (voir par ailleurs), ce qui a freiné notre progression. On a perdu des points de manière bête, car les joueurs s’en moquent », regrette le dirigeant.
Impossible de s’entraîner
Le 2 décembre 2024, un mât d’éclairage est tombé sur le stade, ce qui prive le groupe senior d’entraînements en fin de journée. « C’est une galère sans nom », déplore Nicolas Grard.
Au-delà des seniors, c’est tout un club qui est impacté, notamment dans les catégories jeunes.
« Les membres du bureau sont peinés, mais ils sont pieds et mains liés. On aurait dû avoir un moyen compensatoire pour s’entraîner, mais la mairie n’a rien pu faire », ajoute le coach.
Digosville a bien tenté de contacter différentes structures pour s’entraîner, mais les retours sont négatifs. « Je remercie Cédric Titaux, de l’AS Tourlaville, car il a essayé. Mais avec l’AS Cherbourg qui a aussi des soucis, ils sont prioritaires et c’est logique par rapport à nous. »
Avec de la lumière, le dirigeant pouvait compter sur une vingtaine de fidèles, mais depuis décembre, les séances sont à l’arrêt. « Les gens ne viennent plus et c’est compliqué. Les résultats se suivent, car sans entraînements, on ne gagne pas de match. Moralement, c’est dur pour tout le monde », se désole le responsable.
La mairie a bien proposé un créneau salle, mais l’horaire n’est pas convenable pour ceux qui travaillent. Le samedi est une possibilité, mais c’est jour ou veille de match…
Dès lors, c’est toute une organisation qui est à revoir. « Ce week-end, j’ai écarté les cadres, parce que leurs attitudes avaient un impact négatif sur le groupe. Désormais, je privilégie les jeunes du club, et ce, jusqu’à la fin de saison. Nous souhaitons les fédérer pour la suite, avec l’espoir qu’ils restent. »
D’un point de vue comptable, Digosville peut toujours espérer grimper en D2, mais les objectifs sont ailleurs.
« Nous avions vingt joueurs et les postes doublés. Cinq départs font que l’effectif s’est réduit. C’est une année compliquée et le rôle d’un coach à ce niveau est difficile. La situation l’est aussi, mais on va s’en sortir. Le maintien est quasiment assuré, donc on travaille pour la saison prochaine », annonce Nicolas Grard.
De notre correspondant Florian BILLARD
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