Vous ne le savez peut-être pas. Il y a un comité de sécurité routière à Falaise (Calvados). « C’est un groupe de travail qu’on a créé quand on a été élu en 2020 », précise Hervé Maunoury. Il se réunit tous les mois. Il est composé du maire, de Jacques Le Bret l’adjoint aux travaux, Sandrine Petit l’adjointe à l’éco-mobilité, Chantal Neveu conseillère de l’opposition, la police municipale et la gendarmerie.
On a mis en place cette structure pour qu’elle prenne en compte les remontées liées à la sécurité, réfléchisse ou suggère au maire de prendre des décisions. C’est efficace car on traite 15 à 20 sujets par réunion qui peut durer 2 à 3 heures (10 réunions par an).
Cela peut être une lettre d’un habitant, une remontée de la police municipale ou de la gendarmerie, une remontée des kiosques des élus, une remontée des rendez-vous du maire ou des adjoints ou encore le live sur Facebook.
« Les habitants peuvent être consultés »
Concrètement, comment ça se passe avec le comité de sécurité routière ? Il donne un avis négatif sur la demande, propose une solution d’ordre de contrôle de la vitesse via la police municipale ou la gendarmerie, soit des aménagements techniques.
« Dans le cadre de certains projets, les habitants peuvent être consultés », observe le premier magistrat qui s’appuie sur un exemple.
Dernièrement, des habitants du quartier de la Fleurière ont été interrogés pour une problématique de vitesse boulevard Pasteur. « Il y a des gens, venant de la Fontaine-Couverte et allant en centre-ville, qui peuvent rouler assez vite dans la descente. On s’est demandé comment, potentiellement, on pouvait réduire la vitesse ? On a fait un certain nombre de contrôles mais la rue est très peu passagère. Du coup, le contrôle n’est pas pertinent ».
Trois propositions ont été faites – supprimer les stops, avec un passage en priorité à droite comme partout dans Falaise, passer en zone 30, stationnement en quinconce, pour faire une espère de chicane. Selon notre interlocuteur, il n’y a pas d’unanimité.
« Les trois propositions sont réparties ainsi, respectivement 16, 15 et 11 », note Hervé Maunoury. Finalement, le CSR a demandé la suppression des stops et le passage en zone 30.
Des phases d’évaluation
« Quand le CSR prend une décision et la met en oeuvre, il y a souvent une phase d’évaluation. On l’a fait pour Gambetta, l’épée royale, la rue de l’Ormeau. Prochainement, il y aura une réduction de chaussée route d’Écouché. La vitesse est également très élevée. Un test sera fait ».
Le comité de sécurité routière a pris récemment des décisions : l’installation de deux passages piétons, au gymnase Bianco et au gymnase de la Crosse. Pour le parc de la Fresnaye, la zone est limitée à 10 km/h. « Il y a des coureurs et des enfants qui jouent. On envisage la pose d’un ralentisseur dans le parc de façon à réduire la vitesse ».
Selon Hervé Maunoury, il y a une réflexion globale à mener pour étendre la zone 30, en termes de cohérence. « Mais il ne faut pas aller trop vite au risque de faire des erreurs. Il y aura aussi ce travail à mener sur la suppression potentielle des feux place German ».
Des axes identifiés à risque
Il y a des axes qui sont identifiés comme étant à risque, d’où certains aménagements. C’est le cas de la place Guillaume-le-Conquérant. La circulation sur la place de la mairie a été revue, avec un sens unique en direction des Bercagnes.
L’idée, c’était d’agrandir la place piétonne pour les visiteurs du château et du Mémorial. On accueille entre 80 000 et 100 000 personnes à pied. L’ancien aménagement faisait prendre des risques. Les automobilistes longeaient le Mémorial pour passer devant l’Hôtel de Ville. On veut protéger les piétons qui veulent regarder le char et la statue équestre d’où la modification du sens.
Autre axe stratégique : les ronds-points de la gendarmerie et de la voie panoramique. « Les gens qui montent, notamment, ne respectent pas la priorité à droite. Les automobilistes qui descendent de la colline Saint-Laurent ou viennent de la voie panoramique ont peur parfois de s’engager. L’idée, c’est de faire ralentir. On va renforcer la signalisation par un deuxième panneau. On renforcera les contrôles de vitesse ».
Autre endroit pas évident. Route de Putanges en montée, avec la priorité à droite, avant la route d’Écouché.
On va renforcer, avec un éclairage, le panneau. Il y a eu un accident il y a deux ou trois mois. Ce sera de façon provisoire car après, avec les travaux de la verdoyance que va faire le Département en 2026-2027, on aura d’autres aménagements prévus pour réduire la vitesse.
Concernant l’îlot des Halles, cela s’inscrit dans le cadre du plan Vigipirate. « On est censé sécuriser tous les lieux où il y a des piétons de façon massive, notamment contre les voitures-béliers. On l’a vu à Nice lors du feu d’artifice. Cela peut être aussi un objet terroriste ou lié au malaise d’une personne qui ne freine pas et qui emplafonne des voitures et des piétons ».
Protéger le marché
Pour Hervé Maunoury, « cet îlot des halles est à peu près sécurisé depuis plusieurs années avec des barrières, des voitures garées en travers de façon à limiter fortement l’impact. Dans les grandes fêtes, on a des blocs bétons qui permettent de sécuriser ».
Le marché, quant à lui, est hebdomadaire.
Pour le protéger, on va passer à une sécurisation fixe via un système de pieux, amovibles, sortis le samedi matin et rebouchés dans l’après-midi.
Par an, la Ville de Falaise consacre 50 000 euros ou un peu plus à la sécurité routière. Les trois quarts des sujets abordés sont traités.
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