Pris dans un brouillard de substances, ils n’ont pas réfléchi longtemps. « On n’était plus vraiment nous-mêmes, et l’idée nous est venue comme ça : on devait partir », confie le premier prévenu, un homme de 39 ans, jugé le jeudi 27 février 2025 par le tribunal correctionnel du Mans (Sarthe).
Son complice, 34 ans, vivant comme lui en Loire-Atlantique, s’est joint à lui sans hésitation. Ensemble, ils ont pris la route pour Rouen, ce 6 janvier 2024.
Accros au crack, ils roulent sans but précis avant de s’arrêter aux premières lueurs du jour, en quête d’argent.
Deux pharmacies isolées, à Sougé-le-Ganelon et Arçonnay, deviennent leurs cibles. Lors de l’audience, ils ne cherchent pas à nier : oui, ils ont forcé les portes et fouillé les caisses.
Des soupçons sur d’autres vols à Montfort-le-Gesnois et Champagné
Là où leur version des faits vacille, c’est quand il est question de deux autres cambriolages, survenus le 14 décembre 2023 à Montfort-le-Gesnois et Champagné.
Pour eux, aucun lien. Mais la présidente du tribunal, Michaele Guivier, relève des similitudes troublantes : « On vous retrouve le 6 janvier avec le même téléphone, le même véhicule… Et, peu de temps avant, des pharmacies sont cambriolées avec exactement les mêmes méthodes. »
Un plan réfléchi, pas un simple hasard
Le procureur, ne croit pas à l’improvisation. Pour lui, ils ont sciemment visé des pharmacies en zone rurale, où la probabilité de tomber sur du personnel était faible et où l’argent liquide restait accessible.
Il requiert deux ans de prison pour l’ensemble des faits. Aucun médicament n’a disparu, mais chaque pharmacie visitée a laissé entre 300 € et 2 700 € dans leurs poches.
Un passé judiciaire déjà chargé avec une série de 70 cambriolages
Les deux prévenus ne sont pas des inconnus de la justice. Ils cumulent plusieurs condamnations pour vol et sont déjà incarcérés dans le cadre d’une enquête menée à Bordeaux sur une série de 70 cambriolages en bande organisée, incluant destructions et association de malfaiteurs.
En état de récidive, ils échappent à une condamnation pour les deux vols qu’ils contestent. Pour les deux autres, en revanche, le verdict tombe : un an de prison ferme, sans possibilité d’aménagement de peine.
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