Pour obtenir des médicaments dangereux utilisés comme des drogues, il s’est fait faussaire. À Saint-Valery-en-Caux (Seine-Maritime), un homme de 38 ans a falsifié des ordonnances pour se procurer des médicaments psychotropes, à la fin de l’année 2025. L’affaire était jugée par le tribunal judiciaire de Rouen à l’audience du 27 février 2025. Un procès qui s’est déroulé sans la présence du faussaire. Il n’était pas non plus représenté.
Addiction en prison
Le président du tribunal a ainsi déroulé les faits sans qu’en face des explications et précisions soient données, laissant des pans de flou dans l’affaire. Aurélien*, 38 ans, célibataire sans enfant et sans situation professionnelle, a derrière lui un passé judiciaire déjà fourni. Huit mentions et plusieurs condamnations pour usage et détention de stupéfiants, tentative d’agression sexuelle, outrage, trafic de stupéfiants ou encore escroquerie, qui lui ont valu des passages en prison.
C’est lors de séjours en détention qu’il aurait consommé de l’héroïne pour la première fois et qu’il en serait devenu accro. De la méthadone, un produit de substitution, lui aurait ensuite été prescrite sur ordonnance par un médecin.
Mais après cela, il a réalisé de faux documents afin de se procurer des substances psychotropes (fentanyl, midazolam) classés sur les listes 1 et 2 par les autorités sanitaires, dans des pharmacies, à Saint-Valery-en-Caux, mais aussi à Cany-Barville ou Dieppe.
Des produits qui font des ravages aux États-Unis
Sauf que son petit jeu a été démasqué par la gendarmerie — après des signalements par des officines — qui, le 27 décembre 2024, mène une perquisition à son domicile de Saint-Valery. Là, les enquêteurs trouvent un bloc d’ordonnances vierges et des médicaments. Aurélien est placé sous contrôle judiciaire, qu’il ne respecte que modérément par la suite.
« Il a tenté de se procurer produits très dangereux, ce type de produit qu’on voit faire des ravages aux États-Unis et en Afrique de Sud, et qui commencent à arriver en France, ce qui est très inquiétant », a souligné l’avocat général dans ses réquisitions. « Ces médicaments aux effets très puissants peuvent provoquer des overdoses plus rapidement encore que l’héroïne. »
Au final, le tribunal l’a condamné à 10 mois de prison ferme, suivant en cela les réquisitions du ministère public, toutefois sans mandat d’arrêt.
*Le prénom a été modifié
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