En quelques heures, la distillerie du Domaine de la Baudrière, située à Verneusses (Eure), a totalement été détruite. Un incendie s’est déclaré dans la nuit du jeudi 20 et vendredi 21 mars 2025.
« Nous sommes surpris de l’incendie, on ne sait pas du tout ce qui s’est passé », indiquait le vendredi 21 mars Patrick Gagneur, le propriétaire et gérant du domaine, alors que l’expert n’était pas encore venu.
Les flammes sortaient des portes
Cela serait peut-être dû, selon le propriétaire, à un court-circuit dans véhicule stationné à l’intérieur du bâtiment. « Ce sont des soupçons. Cela pourrait être aussi un boîtier électrique d’une machine, mais cela n’a pas disjoncté », précise-t-il.
« Je me suis levé et j’ai vu que cela fumait dans tous les sens », retrace Patrick Gagneur. Les flammes étaient déjà hautes et « sortaient des portes à volets roulant ».
Il a donc tout de suite appelé les pompiers qui sont intervenus à partir de 6 h 30 jusqu’à la fin d’après-midi.
En quelques heures, nous avons perdu quarante ans de travail, de passion et de savoir-faire.
Rien à sauver
Le sinistre a eu lieu dans la zone de stockage des produits finis, dans laquelle se trouvait le camion de livraison, prêt à partir. « Nous avons tout perdu, il ne reste plus rien, il n’y a rien à sauver », déplore Patrick Gagneur.
La partie stockage n’est pas la seule à avoir été détruite : la production et le matériel ont également été réduits en cendre. « Nous n’avons plus rien à vendre », souligne-t-il. Le camion devait prendre la route vendredi matin et plusieurs commandes étaient prêtes.
Toute la matière première et les emballages comptent également dans les pertes. La « grosse entreprise » transformait 300 tonnes de pommes en cidres, poirés, jus de pomme, pommeau et calvados et fabriquait « 160 000 bouteilles, sans compter les dérivés ».
Sur place ce jour-là se trouvait donc le stock d’alcool en fût et en bouteille, qui ont alimenté le feu et ont favorisé la propagation dans le bâtiment. « On stocke toutes les bouteilles en palox, dans caisses en bois pour superposer les bouteilles en hauteur », décrit le gérant du domaine.
Il y avait ainsi entre 130 000 et 140 000 bouteilles, qui ont toutes explosées.
Heureusement, la salle de réception, les gîtes et le domicile du propriétaire n’ont pas été touchés.
Je n’ai pas perdu ma maison, mais j’ai perdu mon outil de travail. L’entreprise était notre activité principale.
Une reconstruction de deux ans
L’expert n’était pas encore passé lors de l’interview, le vendredi 21 mars dernier. L’activité principale de l’entreprise est donc stoppée net pour un long moment.
« Reconstruire prendra du temps, nous sommes au moins bloqués pendant deux ans », pense Patrick Gagneur. La question maintenant pour le gérant est de savoir comment « remédier à cette tragédie ». « Le côté administratif va aussi être long et lourd », prévoit déjà le chef d’entreprise.
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